Vous n’avez pas pu échapper à cette tendance qui revient en force depuis deux ans : le candaulisme. Ça ne vous dit rien ? Alors sans doute avez-vous entendu parler du cuckolding ? (Rappelons à cet instant que les sites pornographiques représentent 30% du trafic internet mondial : on vous a reconnu, petit coquin !).

Malheureusement, beaucoup de gens pensent, à tord, qu’il s’agit juste d’une pratique visant à « être cocu » (qui est une traduction assez littérale du terme anglais) alors que le candaulisme est une pratique bien plus profonde et philosophique que cela. Et pour commencer, elle n’est pas toute jeune.

 

Brêve histoire du candaulisme et du roi Candale

En effet, vous petit inculte qui croyez que le candaulisme ne remonte qu’à il y a deux ans quand vous l’avez vu apparaître sur votre site porno féminin préféré : détrompez-vous ! Le candaulisme est un terme hérité, comme souvent, de la mythologie grecque. Du roi Candaule pour être précis, roi semi légendaire qui aurait régné aux alentours du VIIIème sièce avant J-C en Lydie, région de l’Asie Mineure (territoire de l’actuelle Turquie). Hérodote raconte qu’il était tellement persuadé que sa femme était la plus belle qu’il était en permanence à la recherche de reconnaissance de ses proches à ce sujet. Ainsi, un jour, il voulu qu’un des officiers de sa garde en soit témoin – et cela causa bien sûr sa perte. Voici ce que dit Hérodote :

« Le roi Candaule trouvait sa femme plus belle que toutes les autres. Sans cesse, il vantait à Gygès, officier de sa garde du corps, les charmes de son épouse et un jour, il l’invita à se convaincre, de visu, de la beauté de celle-ci. Gygès refusa l’offre sacrilège mais le roi insista. Dissimulé derrière la porte de la chambre nuptiale, Gygès assista au coucher de la reine. Mais, au moment où il s’esquivait, la souveraine l’aperçut. Feignant de n’avoir rien remarqué et persuadée que son mari avait voulu l’humilier, elle jura de se venger. Le lendemain matin, elle convoqua Gygès et lui offrit l’alternative d’être exécuté ou de tuer Candaule, de s’emparer du trône et de l’épouser. Gygès refusa d’abord l’offre de la reine, puis, devant son insistance, il se résolut à tuer Candaule. La reine le cacha à l’endroit où il s’était dissimulé la veille ; Candaule mourut, poignardé par Gygès durant son sommeil. Quand il fut installé sur le trône, Gygès se heurta à des adversaires. Ceux-ci acceptèrent de soumettre le cas à l’oracle de Delphes. L’oracle confirma Gygès dans sa royauté. »

 

Ainsi, de tout temps les hommes ont aimé savoir leur femme la plus belle et la plus désirée. De nouveau au 18ème siècle, époque des Lumières, de la liberté, et du marivaudage, on verra revenir sur le devant de la scène le candaulisme parmi toutes les sortes de libertinage qui éclosent à l’époque.

Vous trouverez plus de références historiques au candaulisme ici et sur candaulisme.com si vous le souhaitez.

 

Définition et types de candaulisme

Vous l’avez compris, le candaulisme est une pratique visant à prendre un grand plaisir sexuel à voir son/sa partenaire prendre du plaisir avec une ou plusieurs autre(s) personne(s). Cependant cette définition est forcément un peu réductrice tant le fantasme est large et peu avoir des formes et des types variés.

Les principaux traits communs de toutes les formes de candaulisme, sorte de fil rouge du fantasme que l’on retrouve à chaque fois sont :

  • La monoactivité : contrairement à l’échangisme où les deux partenaires ont une liberté sexuelle totale et pratiques avec une ou plusieurs autres personnes, le candaulisme se caractérise par le fait que seul l’un des deux éléments du couple est actif, justement dédié au plaisir de l’observateur. Ainsi, ça n’est pas particulièrement l’actif qui prend du plaisir mais bien le passif qui trouve une excitation et une jouissance dans l’observation de l’activité de son/sa partenaire.
  • L’aspect cérébral : il découle du paragraphe précédent que le caudalisme est un fantasme excessivement cérébral en ce que ça n’est pas l’acte en lui même qui suscite l’excitation mais bien l’imagerie fantasmagorique qui l’entoure.

 

En dehors de ces deux constantes, de nombreuses variantes et déclinaisons ont émergé au fil du temps :

  • Le candaulisme partagé : ici, c’est le couple uni qui dirige le fantasme. L’un ou l’autre est actif, mais tout ce qui va se passer au cours de sa réalisation a été défini et planifié ensemble. C’est vraiment le fait de réaliser quelque chose qui a été fantasmé qui amène le couple à l’orgasme. Ainsi, ici, c’est la toute-puissance de l’amour du couple qui va au delà de l’infidélité puisqu’elle n’existe que parce qu’elle a été programmée qui est célébré. Ce n’est pas le cas de candaulisme le plus fréquent cependant.
  • Le candaulisme directif : ici, c’est l’élément passif du couple qui dirige le fantasme et c’est pour lui faire plaisir avant tout que l’actif prend du plaisir avec un/une autre. Ainsi, c’est le rapport de soumission aux envies du passif par l’actif qui est source de l’excitation. Cependant, c’est aussi l’occasion pour l’actif de dépasser ses limites parce qu’il est « sous la protection » de l’actif. On trouvera ici très souvent des hommes en position de passif qui prennent un grand plaisir à voir leur femme désirée et prise par un autre homme (ou une autre femme, ou un groupe) parce qu’il sait que c’est pour l’exciter lui qu’elle le fait. Et à l’inverse, la femme très souvent révèlera ses pulsions les plus indécentes puisqu’elle se sent parfaitement protégée par « son homme ».
  • Le candaulisme passif ou soumis : cas plus rare et s’approchant plus du sado-masochisme, il s’agit ici d’un fantasme où le passif est excité de la situation de soumission dans laquelle il/elle est placée par l’actif. Ainsi, le fait d’accorder une totalite liberté sexuelle et d’accepter l’infidélité de son conjoint, parfois accompagné de railleries (ayant pour objet d’exciter) sur ses propres performances sexuelles, est la vraie source de soumission et donc d’excitation. Il peut dans ce cas y avoir un rapport sexuel entre l’actif et le passif soit avant que l’actif rejoigne son amant/e (pour le/la « préparer ») ou après avoir jouit avec son amant(e).

 

Le candaulisme n’a rien à voir avec l’infidélité

Ce qui est certain, dans tous les cas et quel que soit le type de candaulisme pratiqué, c’est qu’à aucun moment il n’y a de lien à l’infidélité. En effet, la fidélité dans le couple revient à une question de confiance sur la capacité de l’autre à me rester exclusif.

Dans le candaulisme, cette question ne se pose absolument pas puisque dans tous les cas les deux partenaires savent exactement quelles sont les actions de l’autre et c’est d’ailleurs ces actions qui excitent.

Ainsi, s’il y a bien sûr une notion de « braver les interdits » dans le fantasme, l’essentiel de l’excitation est ailleurs. Elle est plutôt à trouver dans la relation de domination/soumission voire même de possession de l’autre. Rien à voir, donc, avec l’infidélité, comme peuvent parfois le faire penser les sites pornographiques.

 

 

Candaulisme et domination

Il apparaît ainsi clairement que, dans la majeure partie des cas, le candaulisme est avant tout un fantasme de domination. On jouit de voir l’autre tellement soumis, tellement possédé que même en ayant une relation sexuelle avec un ou plusieurs autres partenaires c’est quand même moi qui l’excite le plus. Mieux, c’est pour m’exciter moi qu’il/elle couche avec ces autres personnes.

Ainsi, pour vraiment apprécier une relation candauliste, vous devez avoir envie de pousser cette relation de domination entre vous. Vous devez donc tout d’abord être à l’aise avec celle-ci et bien comprendre que ça n’est pas parce que vous êtes dominant(e) ou dominé(e) sexuellement que vous l’êtes dans la vie. Et que ça n’est pas parce que vous l’êtes une fois que vous le serez la fois prochaine.

Vous ne devez pas juste vous aimer suffisamment pour avoir une confiance totale en l’autre et n’avoir aucun doute sur le fait qu’il/elle soit plus excité par un/e autre. Vous devez aussi être excités par ces relations de domination. Ainsi, si vous n’avez jamais eu de pratiques sexuelles plus soft autour de ce thème, je vous déconseillerais de vous adonner tout de suite au candaulisme. Dans le meilleur des cas, vous n’en jouirez pas vraiment car vous n’aurez pas l’adrénaline. Dans le pire, vous vous rendrez compte que vous êtes très jaloux(se) et vous aurez brisé votre couple.

Découvrez-vous un peu. Jouez d’abord à deux.

 

Comment passer à la pratique ?

Si après ce que je vous ai dit au paragraphe précédent vous êtes toujours sûrs de vous, je ne vous conseille toutefois pas de plonger tout de suite. Pour vraiment profiter du fantasme et ne pas prendre de risques pour votre couple, il faut faire monter la température. Commencez par en parler pendant que vous faites l’amour. Dites à votre partenaire que vous l’imaginez avec un(e) autre ou que vous aimeriez être avec un(e) autre. Fantasmez autour de ces thèmes. Echangez des sextos sur ça. Laissez votre imagination vagabondez.

Puis ensuite devenez un peu plus concret(e) : citez une personne que vous connaissez tous les deux. Fantasmez autour d’elle.

Si vous êtes prêts, vous ne finirez par ne plus parler que de ça tous les deux.

 

Il y a alors plusieurs solutions à votre disposition : tout d’abord vous pouvez utiliser des sites internet comme l’excellent candaulisme.com pour rencontrer une (ou plusieurs) bonnes personnes pour essayer. C’est toujours plus simple de commencer avec des inconnus.

Vous pouvez aussi vous rendre en club libertin (rappelez-vous : ça ne mord pas !). Dans la plupart d’entre eux, vous aurez assez naturellement des gens qui vous approcheront et qui commenceront à caresser votre partenaire. Vous pourrez alors tâter doucement votre incroyable fantasme, et placer la limite exactement là où vous la souhaitez (effleurements, caresses, ou bien plus …).

Dans tous les cas, je vous conseille d’y aller progressivement et de toujours rester extrêmement à l’écoute de l’autre. Parfois on croit qu’on sera très excité(e) par quelque chose et on se rend compte que … pas du tout ! Ca n’est pas parce que votre partenaire vous a dit qu’il/elle était excité(e) qu’il/elle le sera toujours quand les choses se concrétiseront.

Alors allez-y doucement, et surtout prenez votre pied !