Enfants de divorcés: il n’y a pas d’âge

Les chagrins d’amour n’ont pas d’âge. Le divorce, pour les enfants, c’est un peu comme un chagrin d’amour. Ils ne comprennent pas et sont déçus au plus profond de leur être, peuvent se remettre en question, culpabiliser et rester dans cette incompréhension.

De nombreux parents pensent que les conséquences seront minimes sur leurs enfants si ces-derniers ont plus de 20 ans, qu’ils « sont grands » et qu’ils ont leur vie, mais pour des enfants, ce sera toujours la même déception et la même difficulté de comprendre pourquoi leur papa et leur maman ne sont plus ensemble et vont chacun de leur côté refaire leur vie.

A l’inverse, quand les enfants sont très jeunes, on ne prend parfois pas la peine de leur expliquer ce qu’il se passe, ils peuvent se sentir perdus. Même si on se dit qu’à tel ou tel âge, il n’en aura pas de souvenirs et donc pas de traumatisme, prenez-le toujours en considération, non pas dans vos négociations par rapport à votre séparation, mais en tant qu’humain qui se demandera toute sa vie s’il était le fruit de l’amour ou pas. Préservez-le dès maintenant pour les questions qu’il se posera toute sa vie.

 

Ne leur mentez pas

Il est presque impossible de dire toute la vérité à ses enfants, encore plus lorsqu’il s’agit de couple, de ruptures, parfois de tromperie, mais il est très important de ne jamais leur mentir, sans quoi ils comprendront encore moins.

Les enfants sont loin d’être idiots, ils ressentent les choses et en sont marqués à vie. Vous n’avez pas à rentrer dans les détails, et si jamais ils en demandent vous pouvez aussi dire que vous n’êtes pas prêt(e) à leur en parler, que cela vous rend triste d’en parler, ou qu’à votre avis ça ne les regardent pas, tout en leur assurant qu’il n’y a aucun lien entre votre rupture et un quelconque comportement de la part de vos enfants. N’accusez jamais votre ex, parlez à la première personne, ne dites pas « Papa/Maman m’a fait souffrir », mais « j’ai eu beaucoup de souffrance ».

 

Ne brisez pas leur vision de l’amour

La grande majorité des enfants de divorcés ne croient pas en l’amour éternel, ils sont déçus de l’amour, parfois avant même de l’avoir rencontré et expérimenté. Insistez sur la beauté de l’amour, de ce qu’a pu être votre mariage, votre rencontre avec votre ex et vos beaux jours.

 

Et après le divorce ?

Environ deux divorces par consentement mutuel sur trois repassent devant la justice pour des questions de droit de visites et d’hébergement ou de pensions alimentaires destinées à l’éducation de l’enfant, selon le chercheur et philosophe Jean-Marc Ghitti. Vous allez gérer votre/vos enfant(s) à deux pendant le restant de vos jours, pensez toujours à l’avenir, au long-terme: les études, le jour de leur mariage, les fêtes de famille et prenez les meilleures décisions le plus tôt possible pour que les choses soient claires pour tout le monde, à commencer par vos enfants.

Laissez-lui la parole, le choix dans ses décisions, les enfants ne sont pas un objet d’instrumentalisation pour faire payer quelque chose à votre ex. Encouragez-le toujours dans ses choix sans les rapporter à votre ex femme ou ex-mari. Si votre enfant décide de faire ses études plus proches de chez votre ex, par exemple, encouragez-le toujours, même si cela vous fait de la peine. Être parents, c’est penser toujours à l’épanouissement de ses enfants en priorité.

Si vous ne trouvez malheureusement pas de terrain d’entente avec votre ex mari/femme, sachez qu’il est possible de prendre rendez-vous avec un médiateur familiale, et ce, gratuitement. Si votre ancien(ne) conjoint(e) n’y est pas disposé(e), il existe de nombreuses associations pour aider les famille monoparentale ou recomposée.

La plus grande priorité, c’est de réussir à ne jamais rompre le dialogue avec votre ex, de pouvoir toujours mettre un éventuel conflit ou une rancoeur sur pause pour pouvoir parler en toute intelligence de vos enfants, et tenter de continuer, tant que faire se peut, son éducation à deux, en essayant de se mettre d’accord sur les lignes directives.